samedi 21 décembre 2013

Soufi, mon amour. Elif Shafak (éditions Phébus,399 pages)


Mai 2008, Northampton, Massachusetts.
Ella Rubinstein, à l'aube de ses quarante ans, est une femme au foyer américaine dévouée à sa famille. Depuis vingt ans, elle se sacrifie au bien être de David, son mari, fermant les yeux sur ses multiples infidélités, et de leurs trois enfants Jeannette, Orly et Avi. Ces derniers devenus grands, elle décide de franchir le pas et de  reprendre une activité professionnelle. Grâce à David, elle décroche  un emploi de lectrice pour une fameuse agence littéraire de Boston. Le premier manuscrit qu'on lui envoie se nomme "Doux blasphème" et a pour auteur un certain Aziz Z. Zahara. Le roman retrace l'histoire de Rumi, célèbre poète persan du treizième siècle, et de sa rencontre avec Shams de Tabriz, derviche musulman. La lecture va bouleverser la vie d'Ella, telle "une pierre soudain jetée dans le lac tranquille de sa vie", et une correspondance va débuter entre la lectrice et l'auteur.
 
J'avais un peu peur de me lancer dans ce roman mais les bonnes critiques entendues ça et là m'ont finalement décidé à m'en emparer sur les rayonnages de la médiathèque. Mes craintes n'étaient pas fondées car ce fut une lecture plutôt facile et assez captivante. Par l'entremise d'Ella, on découvre l'histoire de Shams de Tabriz et de Rumi et les fondements du soufisme. "Doux blasphème" est constitué de courts chapitres le plus souvent, donnant tour à tour la parole à de nombreux personnages, dont le récit nous transporte au treizième siècle en perse, dans la petite ville de Konya ou vit Rumi. L'arrivée de Shams, derviche errant, va bouleverser la vie de cet homme respecté et dont les sermons à la mosquée de la ville attirent les foules, ruiner sa réputation mais aussi lui permettre de devenir le grand poète qui restera dans l'Histoire. Au fil du récit ce sont les bases du soufisme qui nous sont racontées d'une manière tout à fait abordable. Parallèlement, la correspondance que va débuter Ella avec Aziz va de la même façon lui faire découvrir d'autres horizons et la conduire en quelques mois à tout remettre en cause dans sa vie bien réglée.   

lundi 16 décembre 2013

Immortelle randonnée. Compostelle malgré moi. Jean-Christophe Rufin (éditions Guérin Chamonix, 259 pages)

Jean- Christophe Rufin, médecin, romancier, diplomate, nous fait ici le récit de son expérience du chemin de Compostelle. 
Celui qui ne souhaitait au départ qu'une longue marche solitaire nous raconte comment il s'est fait "happé par le chemin". Il a parcouru le chemin du nord, "le Norte", au départ d'Hendaye, moins fréquenté que le Camino Frances, et qui, après 800 kms, l'a mené à Compostelle. Il nous raconte le quotidien du marcheur, ses motivations, la lente transformation qui s'opère chez le pèlerin et les rencontres du chemin....
 
Encore un livre pour les marcheurs... mais pas seulement. JC Rufin, membre de l'académie française et prix Goncourt est un auteur que j'apprécie et ceci ajouté au thème du dit livre je ne pouvais y résister... Je me suis donc jetée dessus dès qu'il a été disponible à la médiathèque. Même si ce n'est pas à proprement parler un coup de cœur j'ai, une fois plus, passé un bon moment de lecture. Il y a bien quelques longueurs dans certaines descriptions mais, après tout, elle reflète certainement les longueurs  que l'on peut ressentir parfois sur les chemins de randonnée... J'ai apprécié l'humour avec lequel sont décrit les caractéristiques des différents "types" de pèlerin, leurs traits communs et certaines de leurs motivations. Par ailleurs, autant que je puisse en juger n'ayant pas encore pu moi même vivre cette expérience qui pourtant me tente assez, je pense que le chemin en lui-même est décrit de manière très réaliste, notamment certaines de ses portions, industrialisées au possible, qui refroidissent un peu mes ardeurs. Comme beaucoup d'autres ayant tenté l'aventure l'auteur décrit bien la transformation intérieure qui se produit chez le marcheur, quelques soient ses motivations initiales. J'ai quand même été un peu déçue qu'il reconnaisse que cette nouvelle façon d'appréhender la vie  s'estompait bien vite lors du retour à la civilisation, moi qui m'imaginait que le chemin vous transformait de façon irrémédiable. J'ai hâte en tous cas de connaître l'avis après lecture de mes deux pèlerines préférées qui ont parcouru ce même chemin il n'y a pas si longtemps!    

samedi 23 novembre 2013

Le fils. Michel Rostain (éditions Pocket, 151 pages)


En 2010 Michel Rostain parvient à raconter la perte de son fils unique décédé en 2003 d'un purpura fulminans, forme foudroyante de méningite. Il le fait d'une manière particulière prêtant sa voix à son fils qui devient lui-même narrateur, observateur de ce père  en deuil.
Je choisis cette fois de laisser l'auteur parler du récit  de cet évènement terrible et intime. Je n'ai malheureusement pas réussi à retrouver son passage dans la grande librairie de Février 2011. Je vous propose donc une interview  dans la matinale d'Europe 1 au lendemain de l'obtention du Goncourt de premier roman.
 
 
 

mardi 19 novembre 2013

Glacé. Bernard Minier (éditions XO, 553 pages)

Décembre 2008, Saint-Martin-De-Comminges, Pyrénées.
Alors qu'ils montent en téléphérique à la centrale hydroélectrique d'Arruns, les cinq ouvriers chargés de la maintenance de l'usine ont une mauvaise surprise. A deux mille mètres d'altitude le cadavre d'un cheval décapité les y attend, pendu à la falaise. Le Yearling n'appartient pas à n'importe qui mais au propriétaire de la centrale, Éric Lombard, enfant du pays et héritier d'une dynastie de financiers, de capitaines d'industrie et d'entrepreneurs aujourd'hui milliardaire. La procureur Cathy d'Humières sait que l'enquête sera suivie en haut lieux et décide de la confier au commandant Martin Servaz, flic toulousain qui bénéficie de son estime. D'abord interloqué d'être sollicité pour une affaire de ce genre et par les moyens mis en œuvre, Servaz va vite pressentir que tout cela n'est qu'un début et que les choses ne vont malheureusement pas s'arrêter là. Les yeux ne manquent pas de se tourner vers l'Institut Wargnier, asile psychiatrique d'un tout nouveau genre situé dans la vallée, ou sont enfermés quatre vint huit patients particulièrement dangereux provenant d'institutions pénales ou d'établissements psychiatriques de toute l'Europe. C'est d'ailleurs ce même jour que Diane Berg, jeune psychologue suisse, y prend ses nouvelles fonctions et l'accueil n' y est pas des plus chaleureux... 
 
Aux amateurs de thrillers je ne peux que conseiller ce premier roman qui a d'ailleurs été récompensé en 2011 au festival de Cognac par le prix polar. Je ne suis moi même pas une spécialiste ni même une véritable amatrice et il m'est arrivé à plusieurs reprises d'abandonner des lectures en cours trop éprouvantes pour mon âme sensible (notamment celle pas si lointaine de "Un sur deux" de Mosby pourtant d'une grande qualité mais que je ne pouvais supporter...). Içi, même si de nombreux passages sont notablement angoissants et les scènes de crimes pas ragoûtantes, j'ai trouvé l'histoire particulièrement addictive et malgré  l'angoisse, en serrant les dents et en me cramponnant à mon bouquin, j'ai pu poursuivre ma lecture. On s'attache assez vite aux personnages, notamment bien sur à celui du commandant Servaz et à la fin de ce premier opus je suis tout à fait partante pour le suivre dans de nouvelles aventures.... Quant à l'intrigue rien à en dire, j'ai soupçonné tout au long de l'histoire bien des tueurs possibles mais jamais le coupable véritable....    

mercredi 23 octobre 2013

Promenons-nous dans les bois. Bill Bryson (éditions Payot, 347 pages)


Le sentier des Appalaches (Appalachian Trail) sillonne la cote Est des Etats Unis sur plus de 3400 km, traversant huit états de la Géorgie au Maine. C'est après son installation en famille dans le New Hampshire que Bill Bryson découvre le sentier et décide de se mettre à la randonnée pour partir l'explorer. Un peu frileux à l'idée de rencontrer le fameux ours noir il éprouve un vif soulagement quand Stephen Katz, vieil ami de jeunesse et alcoolique repenti, se propose pour l'accompagner. Mais ni l'un ni l'autre n'ont jamais randonné..... Il s'en suit des aventures et des rencontres parfois émouvantes, parfois effrayantes et parfois hilarantes que Bill nous fait partager dans ce récit.
 
 
On m'a prêté ce livre avant tout parce que j'aime la randonnée et franchement si c'est votre cas je vous le conseille si vous vous voulez passer un bon moment. J'ai trouvé quelques longueurs, notamment dans les passages ou l'auteur raconte l'histoire du sentier, mais il y en a, n'est-ce pas, des longueurs parfois quand on randonne... C'est surtout, je trouve, un bel hommage à la marche à pied et une belle description des émotions et des sensations qu'elle peut faire ressentir, qu'elles soient positives ou négatives. J'ai aussi beaucoup ri (ce qui n'est pas si fréquent lors de mes lectures) le summum étant atteint lorsque Katz se fait une copine  a la laverie et l'invite  a dîner, celle-ci ayant omis bien sur de lui préciser qu'elle était mariée. Je ne vous en dis pas plus mais c'est à se tordre de rire! La rencontre nocturne tant redoutée par Bill avec le "soi-disant" ours, survenant après de longues semaines tranquilles qui lui ont fait relâcher sa vigilance, n'est pas mal non plus! Bon j'admets que même si il est trop mignon sur la couverture je ne serais pas fière non plus, seule sous une tente, si j'étais réveillée en pleine nuit par son grognement....J'ai aussi été touchée par l'histoire d'amitié entre Bill et Katz car ils s'en font quand même voir de toutes les couleurs mais restent malgré tout super solidaires et pour ce qui est de Bill super calme.... (Katz ayant par exemple la fâcheuse habitude de balancer les provisions de son sac à dos le premier jour des tronçons en autonomie complète pour se délester un peu...) Bref, de l'épopée au magasin de sport pour s'équiper, aux premières journées de marche au combien éprouvantes, en passant par les nuits en refuges parfois épiques ou les rencontres déconcertantes avec les autres marcheurs, vous ne vous ennuierez pas... Par contre, si vous n'êtes pas randonneur, je ne suis pas sur que ce récit saura vous convaincre de partir sur les chemins.... 
"s'il y a une chose que vous apprend le sentier des Appalaches, c'est bien la valeur des bonheurs modestes - et cela manque cruellement dans notre vie de tous les jours"
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 

 
 
 
 
 

mardi 8 octobre 2013

Un long dimanche de fiançailles. Sébastien Japrisot (éditions Denoel, 367 pages)


 
 

Janvier 1917, Picardie. Cinq soldats français, condamnés pour s'être auto mutilés afin d'échapper au combat, sont livrés à la mort dans le no man's land qui séparent deux tranchées ennemies. Ils vont se terrer dans la neige pour tenter de survivre. Le plus jeune d'entre eux, Manech, vingt ans, a déjà perdu la raison et s'emploie a fabriquer un bonhomme de neige en attendant l'issue fatale. La guerre terminée, Mathilde sa fiancée n'est pas prête a accepter le sort atroce qui lui a été réservé et garde l'espoir qu'il s'en soit sorti. Pendant sept ans elle va se battre pour faire émerger la vérité.  
 
 
 
 
La question est: comment ai-je pu passer à coté de cet auteur pendant toutes ces années ??? Je me souvenais avoir apprécié le film mais ni plus ni moins qu'un autre. Du roman je crois bien que j'ai tout aimé!!! D'abord l'écriture que j'ai trouvé très fluide et qui m'a transportée auprès des personnages dans les tranchées ou aux cotés de Mathilde. Ensuite les personnages qui m'ont parus très réels et attachants pour la plupart. L'histoire d'amour enfin qui a su me toucher et m'émouvoir même si je suis pas très fleur bleue d'habitude. Et puis le suspens de l'enquête menée par Mathilde a couronné le tout puisque, le visionnage du film étant un peu lointain, je n'étais plus bien sure du dénouement.... Bref je crois que vous avez compris: LISEZ-LE!!! ou relisez-le... Et ne vous laissez pas rebuter par l'atrocité de la première guerre mondiale, la qualité de l'écriture je trouve, rend la lecture plus facile. Inutile de dire que, même si je ne connais pas les thèmes abordés dans les autres romans de l'auteur, je ne vais pas laisser je pense beaucoup de temps passer avant de les découvrir. J'ai très envie de comparer aussi avec un livre de la rentrée littéraire qui traite de la même époque et dont j'entends dire beaucoup de bien "Au revoir là-haut".       
 


jeudi 26 septembre 2013

Un avion sans elle. Michel Bussi (éditions Pocket, 573 pages)


1998, Paris. Émilie Vitral a tout juste dix-huit ans ... et des problèmes d'identité. Alors qu'elle était âgée de quelques mois seulement elle a survécu au crash de l'appareil qui la ramenais de Turquie avec ses parents. Malheureusement il y avais deux nourrissons dans l'avion et la véritable identité d' Émilie n'a jamais pu être prouvée de manière formelle. La justice a rapidement tranché mais deux familles, les Vitral et les De Carville, se livrent depuis une bataille sans fin. Crédule Grand Duc, détective privé engagé par les De Carville après le jugement, malgré tous ses efforts, n'a jamais pu éclaircir le mystère. Son contrat arrivant a expiration aux dix huit ans d'Émilie, ravagé par son échec, il s'apprête a se suicider après avoir rédigé le journal qui raconte toutes ces années d'enquête. Au moment de commettre le geste fatal, l'indice ultime lui saute aux yeux lui révélant la vérité. Il a tout juste le temps d'envoyer ce carnet de notes à Émilie avant de mourir.... assassiné.....  
 
J'avais entendu de nombreux avis positifs sur ce roman (notamment au club lecture et sur les déblogueurs) et c'est ce qui m'a conduit à le prendre en poche comme compagnon sur la route des vacances. Bien m'en a pris et je ne vais pas être bien originale et me joindre au concert de louanges. Pour ma part c'est je crois la façon dont l'intrigue est construite qui m'a le plus séduite. Tout se tient et même si au cours de la lecture j'ai eu le pressentiment du dénouement cela n'a en rien affecté l'intérêt de la lecture. Les chapitres alternent entre le journal de Crédule grand duc et l'enquête menée par Marc Vitral, frère d'Émilie, parti a la recherche de sa sœur après quelle se soit enfuie. Les pages se tournent rapidement et le livre est dévoré en quelques heures! Je découvre tout juste "Nymphéas noirs", autre roman de l'auteur sorti récemment en poche, dont on dit qu'il est encore meilleur....je n'hésiterai pas lorsque la prochaine envie de polar se fera sentir!!!  

D'autres avis: Valérie, Nymou

 

lundi 26 août 2013

Qui? Jacques Expert (éditions Sonatine, 319 pages)

 
  1. 2013, Carpentras. Quatre hommes s'apprêtent ce soir à regarder avec leur épouse "Affaires non résolues" à la télévision. L'émission revient sur le meurtre en 1994 de Laetitia, alors âgée d'une dizaine d'année, retrouvée violée et tuée à proximité des grands chênes, la cité pavillonnaire ou elle vivait avec ses parents. Éric Bidault, Antoine Vasseur, Hervé Lemoual et Simon Doussaint ont tous été suspectés et interrogés à l'époque mais l'assassin n'a jamais été démasqué et le crime sera bientôt prescrit. Pour le commissaire Bouvard, chargé de l'affaire, le temps presse.... Désormais il a l'épouse du tueur, convaincue de sa culpabilité,  à ses cotés et compte bien profiter de cette remise en lumière de l'affaire pour le faire avouer....   
Enfin un second livre qui a réussi à me captiver en ce mois d'août et ce n'est pas une mince affaire. Le scénario m'avait attiré lorsque j'en avait entendu parler au club lecture avant l'été et effectivement je trouve l'idée tout à fait originale pour un policier. L'histoire se déroule pendant la soirée de diffusion de l'émission que l'on suit tour à tour selon le point de vue des différents protagonistes dont fait partie l'assassin. L'auteur sait admirablement tout embrouiller et jusqu'à la révélation finale il est impossible de deviner qui est l'auteur du crime (enfin moi je n'en est pas été capable). C'est typiquement un livre qu'il me plairait bien de relire en connaissant la chute pour mieux analyser le travail de l'auteur mais le temps manque.... En tous cas je vous le conseille fortement, je pense que si vous êtes adeptes du genre vous ne pourrez être que conquis! 

mercredi 21 août 2013

Le grand coeur. Jean-Christophe Rufin (éditions Gallimard, 498 pages)


Royaume de France, 16eme siècle. A cinquante six ans Jacques Cœur a fui la France pour échapper aux assassins qui le poursuivent, mandatés par le roi Charles VII. Réfugié sur une île grecque et sentant la mort proche il décide de conter son histoire et d'abord son enfance et sa jeunesse à Bourges. Attiré dès le plus jeune âge par l'aventure et l'inconnu il effectue son premier voyage en Orient à vingt ans et y découvre le commerce. Revenu en France il développe les échanges avec l'Europe et le reste du monde et se fait connaître du Roi. Au fil du temps, amassant une fortune considérable, il va vite devenir un homme de pouvoir et argentier du roi de France. Tant de succès fait naître bien des jalousies et, après la gloire, il va connaître la chute, l'emprisonnement et la torture avant l'évasion et l'exil.
 
Après un été un peu difficile coté lectures et deux abandons coup sur coup ("Misery" de S King puis "Les apparences" de G Flynn) c'est enfin ce livre qui m' a redonné le goût de la lecture. J'avais bien aimé "l'abyssin" mais je crois que j'ai encore préféré ce roman. Il plaira aux amateurs de romans historiques et de romans d'aventures mais j'ai aussi beaucoup apprécié le coté "confession" du héros. J'avais toujours plaisir à retrouver Jacques Coeur pour qu'il continue de me conter son histoire et de me confier ses passions comme ses peurs et ses doutes. Une façon agréable de lire aussi une sorte de biographie puisque le roman s'appuie bien sur ce que l'on sait de la vie du héros même si l'auteur laisse bien sur libre cours à son imagination pour combler les zones d'ombre. J'ai trouvé cela fort réussi et même si j'ai l'impression que les thèmes des autres romans de Jean-Christophe Rufin m'attirent un peu moins j'essaierai tout de même de les découvrir, c'est certain.  

mercredi 14 août 2013

La ferme des Neshov. Anne B. Ragde (éditions 10/18, 350 pages)

Trondheim en Norvège. Après le décès de la mère de famille et la révélation d'un lourd secret de famille Tor, Margido et Erlend Neshov, ainsi que Torunn, la fille de Tor, reprennent le cours de leur vie chacun de leur coté. Margido se retrouve confronté a sa solitude tandis qu' Erlend doit faire face au désir d'enfant de son compagnon. Quant a Tor, resté vivre avec le père à la ferme, il trouve une certaine consolation dans l'alcool.... jusqu'au jour ou un accident l'immobilise. Torunn fuit alors ses déboires sentimentaux pour venir secourir son père et prendre  soin de la ferme. Pour chacun d'entre eux des choix vont devoir être faits.....


C'est un petit coup de mou estival coté lectures qui m'a fait choisir cette lecture en Juillet. Le premier tome de la saga (La terre des mensonges) avait en effet été un vrai coup de cœur. En fait c'est très curieux.... D'un coté j'ai eu l'impression de m'ennuyer un peu tout au long du livre et d'un autre j'avais quand même envie de continuer à suivre les personnages et de savoir ce qui allait leur arriver.... le fond de leur histoire ne m'intéressait pas vraiment mais je m'étais suffisamment attachée à eux pendant le premier tome pour ne pas avoir envie de les abandonner en chemin! Je pense que je ne devais pas avoir l'esprit très propice à la lecture.... Enfin en tous cas l'auteur sait y faire avec les fins de roman car encore une fois la chute laisse planer un tel suspens qu'on ne peut pas ne pas avoir envie de connaître la suite!!! Je suis surtout curieuse de savoir comment va se terminer le dernier opus mais j'ai cette fois un petit plus d'appréhension... j'espère que je ne serais pas déçue et que cette saga familiale restera une belle découverte....   

mardi 9 juillet 2013

Si tu me voyais maintenant. Cecelia Ahern (éditions Albin Michel, 329 pages)

Baile na gCroithe, quelque part en Irlande. Yvan exerce la profession peu commune d' ami imaginaire, restant invisible au plus grand nombre et n'apparaissant qu'aux yeux des enfants qui ont besoin de sa compagnie. Le jour ou il rencontre Luke, un petit garçon de six ans, abandonné par sa mère aux soins de sa tante Elizabeth, l'affaire semble assez simple et Yvan entreprend de se mettre au travail pour redonner de la joie de vivre a son nouveau compagnon. Mais après quelques jours, quand il apparaît aux yeux d'Elizabeth, les choses se compliquent. Yvan n'a pas d'expérience professionnelle auprès des adultes.....
 
Si vous me demandez pourquoi j'ai choisi ce livre  alors que ce n'est pas du tout le style de mes lectures je vous dirais qu'après quelques lectures appréciées mais quand même un peu glaciales question ambiance j'avais besoin de chaleur et de légèreté... et l'été qui est enfin là et bien là a du faire le reste! Eh bien figurez-vous que je ne suis pas mécontente. Le but initial de cette lecture étant de me détendre je peux dire que le but est atteint. Même en dépit du coté un peu magique ou fantastique auquel mon esprit cartésien a parfois du mal à adhérer  j'ai trouvé la lecture agréable, les personnages attachants et je me suis laissée prendre par l'histoire. Bref si je lisais à la plage ce serait typiquement le genre de livre que j'y emmènerais.... et je note le nom de l'auteure pour une prochaine fois...      

jeudi 4 juillet 2013

La sanction. Trevanian (éditions Gallmeister, 335 pages)

Montréal, Long Island, Eiger. 1969.
Le professeur Jonathan Hemlock est professeur d'art a l'université mais cette profession ne lui rapporte pas suffisamment pour assouvir la première de ses passions: la collection de tableaux de maîtres volés. Il se voit ainsi régulièrement contraint d'accepter les missions que lui confient les services secrets, celles-ci consistant a exécuter des "cibles" , désignées comme telles pour avoir elles même abattu un membre de l'organisation. C'est donc pour ajouter un Pissaro à sa collection que Jonathan va être confronté à une affaire un peu plus délicate que les autres. Il doit "sanctionner" l'assassin de l'agent Wormwood mais pour une fois celui-ci n'est pas clairement identifié. On sait seulement qu'il s'agit d'un des trois hommes qui se préparent à une tentative d'ascension de la face nord de l' Eiger, montagne suisse mythique qui a déjà conduit à la mort bien des alpinistes. L'alpinisme étant la seconde passion de Jonathan, qui détient déjà quelques beaux sommets à son palmarès, c'est l'homme rêvé pour se joindre à l'expédition et mener à bien la mission.  
 
Je ne suis ni une passionnée de romans d'espionnage ni une passionnée d'alpinisme et pourtant ce roman m'a énormément plu.... Je me suis très vite attachée au héros, qui ne m'a pas paru aussi amoral qu'on veut bien essayer de nous le présenter, et j'ai bien adhéré à l'intrigue. Le suspens, comme il se doit, atteint son apogée durant les cinquante dernières pages, consacrées à l'ascension proprement dite. J'ai particulièrement aimé cette partie décrivant, je pense avec beaucoup de réalisme, l'enfer que peut devenir la haute montagne quand les conditions climatiques se dégradent. Tout le bien qu'on m'a dit de cet auteur se voit donc confirmé et, qui sait, je me laisserai peut-être tentée un jour prochain par un autre de ses romans d'autant qu'au moins l'un d'entre eux semble remettre en scène le professeur Hemlock!       

samedi 29 juin 2013

Un bûcher sous la neige. Susan Fletcher (éditions PLON, 390 pages)





 
Mai 1692, Highlands, Écosse. Corrag, accusée de sorcellerie, attends le bûcher, enchaînée dans une geôle. Chaque jour, elle reçoit la visite du révérend Charles Leslie venu d'Irlande espionner pour le compte du roi Jacques, contraint à l'exil en 1689 et remplacé sur le trône par Guillaume d'Orange. Leslie veut connaître la vérité sur le massacre de Glencoe lors duquel les partisans de Guillaume ont assassiné le clan des Mac Donald et dont Corrag a été témoin. La jeune femme va lui faire le récit de sa vie, d'abord en Angleterre auprès de sa mère,  puis, après un long voyage vers le Nord ouest, dans le glen, terre des Highlanders devenus ses protecteurs. Petit à petit Leslie va voir ses sentiments se modifier au fur et à mesure du récit de cette jeune femme attachante et courageuse. 
 
C'est souvent comme ça quand les attentes sont trop grandes vis à vis d'un livre, on en sort un tout petit peu déçue. C'est sans doute la raison pour laquelle je ne me décide pas à lui décerner un coup de cœur... Pourtant l'histoire est fort bien racontée et l'auteur a réussi à m'emmener au cœur des terres écossaises à la nature inhospitalière et à me faire voyager dans le temps. Je me suis attachée a Corrag, à son coté proche de la nature surtout. Mais même si elle arrive à apprécier les petites choses toutes simples du quotidien, le récit  de sa vie reste si dur et au fond si triste que je ne n'ai pas été mécontente d'arriver au terme       de    l' histoire. Il n'en reste pas moins que si vous vous sentez d'humeur a voyager dans  les contrées hostiles du Nord je vous recommande chaudement la lecture ce de livre!!! 

mercredi 5 juin 2013

England's Lane. Joseph Connoly (éditions Flammarion, 417 pages)




Londres, 1959, England's Lane. C'est ainsi que s'appelle la petite rue commerçante ou vivent Milly et son mari, Jim, qui a repris la quincaillerie de ses parents. On se demande un peu pourquoi elle l'a épousée, au cours d'une courte permission pendant la dernière guerre... en tous cas on ne peut pas dire qu'ils sont heureux en ménage. Après le décès tragique de ses parents dans un accident de voiture, ils ont recueilli Paul le neveu de Milly, âgé de dix ans. C'est ce petit garçon qui fait son bonheur, elle qui aurait tant aimé avoir des enfants. Dans England's Lane vivent aussi Stan le confiseur, dont la femme reste cloîtrée dans sa chambre et qui doit s'occuper seul de son fils Anthony, handicapé par la polio, et la famille Barton qui a récemment repris la boucherie. Jonathan Barton, grand séducteur au passé inquiétant et mystérieux, s'est installé avec sa jolie femme Fiona et leur fille Amanda qui va rapidement sympathiser avec Paul et Anthony. Et puis il y a Madame Goodrich, la vipère du quartier, qui aime tant colporter les petits ragots....  
 
C'est une belle découverte que ce roman qui me permet enfin d'afficher de nouveau un petit coup de cœur. Je n'ai pas lu les précédents livres de cet auteur à l'humour très "british" mais j'en ai désormais très envie! J'ai d'abord beaucoup aimé la description des personnages qui sont présentés avec tous leurs travers et sans concessions mais aussi de manière très touchante. On éprouve en les découvrant à peu près toute la gamme je pense des émotions ou des sentiments. Et pour certains, en tous cas en ce qui me concerne, la façon de les considérer va beaucoup changer en cours de route... Et puis j'ai aussi apprécié l'ambiance de ce quartier des années 50 dans lequel toute l'histoire se déroule en huis-clos, juste avant que la vie de ces petits commerçants ne soient bouleversée par l'arrivée des années soixante et des grands magasins. L'histoire a certes des cotés sombres car la vie n'épargne pas certains d'entre eux (notamment le petit Anthony) mais il y aussi beaucoup d'humour et sans trop en révéler une fin plutôt optimiste!!! Enfin la narration est très originale puisque, si les personnages prennent la parole pour nous livrer leur point de vue les uns après les autres, on passe ici de l'un à l'autre sans transition le plus souvent a l'occasion d'une rencontre ou d'un dialogue entre eux par exemple...
Bref je suis enchantée par cette lecture et je ne peux qu'espérer  que mes lectures du mois de juin resteront dans la même veine!!!       

samedi 25 mai 2013

Les poètes morts n'écrivent pas de romans policiers. Bjorn Larsson (éditions Grasset, 491 pages)


Six Février, Port d'Helsingborg, Suède. Karl Petersén, directeur littéraire de la vénérable maison d'édition Arnefors et Fils, est avant tout un amoureux de littérature, sourd aux sirènes du profit. C'est pourquoi il édite à perte les œuvres de Jan Y Nilsson, considéré comme l'un des plus grands poètes suédois contemporains. Convaincu de son talent de conteur d'histoires, il a toutefois réussi à persuader ce dernier, non sans difficultés, de se mettre à la rédaction d'un polar dont il espère faire un best-seller. Après avoir réussi à vendre les droits à plusieurs éditeurs européens il n'a plus qu'à faire signer un juteux contrat à l'auteur et à s'assurer que celui-ci mette la touche finale au roman qui n'attend plus que son dénouement. Malheureusement lorsqu'il lui rend visite à Helsingborg il le trouve pendu à bord de son bateau,  le Mademoiselle Ti. Barck, inspecteur de la police maritime et poète à ses heures perdues, se voit confier l'enquête. Dès son arrivée à bord cet ancien de la criminelle n'est pas dupe: il s'agit bien d'une scène de crime, le poète a été assassiné....
 
Après quelques thrillers abandonnés, je désespérais de me remettre avec plaisir aux romans policiers. C'est chose faite! J'ai vraiment beaucoup aimé ce polar nordique. Les ingrédients pour me plaire y étaient réunis: un inspecteur attachant, l'action qui se passe dans le milieu littéraire, le suspense psychologique et l'ambiance nordique... Le petit clin d'œil de Barck à son collègue de la police d'Ystad, le commissaire Wallander, m'a beaucoup plu! Un autre petit plus: les vers attribués dans ce polar à Jan Y sont en fait l'œuvre du poète breton Yvon Le Men, ce qui m'a permis de le découvrir....

lundi 29 avril 2013

L'atelier des miracles. Valérie Tong Cuong (éditions JCLattès, 266 pages)

Trois personnages en pleine crise. Millie, secrétaire intérimaire, se défenestre pour échapper aux flammes qui ravagent son appartement. Monsieur Mike, déserteur de l'armée devenu SDF, se fait rouer de coups dans la rue et  termine au bloc opératoire. Mariette prof d'histoire géographie en plein "burn-out",  finit à bout de nerfs, par gifler le meneur de la classe qui lui rend la vie impossible depuis des mois. En se réveillant de leur cauchemar tous trois vont trouver sur leur route une main tendue pour les aider à se remettre en selle, celle de Jean, président d'une association caritative appelée "l'Atelier".
 
 
C'est bien d'attendre quelques jours avant de livrer ses impressions sur une lecture parfois. J'ai terminé ce livre, choisi par hasard, plutôt contente de ma lecture même si l'histoire n'a pas pris la tournure que j'imaginais. Et quelques jours plus tard je me rends compte qu'il ne laissera probablement que très peu de traces dans mes souvenirs... pourtant j'ai apprécié le style de l'auteur mais je crois que je n'ai pas trouvé assez de consistance aux personnages et à leur histoire pour qu'ils marquent durablement mon esprit.......

mardi 23 avril 2013

Underground. Haruki Murakami (éditions Belfond, 580 pages)

Tokyo. Lundi 20 mars 1995. Aux premières heures du jour, à l'heure de pointe, des adeptes de la secte de Aum empruntent différentes lignes du métro de Tokyo avec une mission qui leur a été confiée par leur gourou. Ils emportent avec eux des poches contenant un liquide incolore à l'odeur particulière: du sarin. A l'arrêt aux stations ils vont les percer avec l'extrémité de leur parapluie avant de descendre des trains, laissant se diffuser dans les rames bondées de voyageurs le gaz toxique. L'année suivante, après l'arrestation des protagonistes, Haruki Murakami décide de retrouver et d' interviewer des voyageurs qui ont été intoxiqués par le gaz et qui s'en sont sortis, avec plus ou moins de séquelles, tant physiques que psychologiques.    

Vous l'aurez compris, ce livre de Murakami n'est pas un roman mais plutôt un "documentaire" sur les attentats au gaz sarin perpétrés dans le métro de Tokyo en 1995. Je suis tombée dessus par hasard à la médiathèque et comme j'avais vraiment beaucoup aimé " Autoportrait de l'auteur en coureur de fond" je me suis dit pourquoi pas? Le livre comporte en fait deux parties. La première, "Underground" donne la parole aux victimes, enfin à celles qui ont accepté de revenir sur cet épisode douloureux. Après une brève présentation par l'auteur celui-ci se tait et laisse les personnes raconter les circonstances qui les ont amenées à être au mauvais endroit au mauvais moment (toutes se rendaient à leur travail), ce qu'ils ont vu et compris de ce qui se passait au moment de l'attaque et comment s'est déroulé la suite de leur journée puis de leur vie les semaines qui ont suivi. Ils décrivent tous à des degrés divers les signes d'intoxication au gaz et surtout le chaos qui a suivi les attaques et  l'absence complète de réaction des autorités publiques pour leur porter secours. Chaque chapitre est le récit d'une victime et même si, après en avoir lu quelques uns, on ne peut s'empêcher de penser que c'est un peu toujours la même chose, on a envie de poursuivre la lecture  et de découvrir le récit de chacun d'entre eux. La seconde partie, "Le lieu promis", m'a un peu moins plu. Murakami interroge là des adeptes ou anciens adeptes de la secte qui n'ont pas été impliqués dans les attentats. Il tente de comprendre ce qui les amené a y adhérer, ce qui les a amené à y rester, tout en étant capable pour certains d'entre eux d'en critiquer certains aspects, et enfin comment ils ont réagi après l'arrestation et l'inculpation de leur gourou et des adeptes impliqués. J'ai trouvé cette partie plus difficile à lire et à comprendre même si l'auteur tente parfois d'éclairer le discours des intéressés par ses questions. Le fait aussi que les protagonistes de l'affaire , tous emprisonnés et pour certains condamnés à mort, n'aient pas été interrogés directement enlève je trouve pas mal d'intérêt à cette deuxième partie. Je pense toutefois que ce livre m'a beaucoup appris sur le Japon et ses habitants d'une part et sur la façon dont on se relève d'un tel traumatisme d'autre part. Je ne peux donc que vous le recommander et je vais tenter pour ma part de me replonger dans 1Q84 que j'avais débuté en anglais il y a plusieurs mois....       

lundi 8 avril 2013

Avec le diable. James Keene, Hillel Levin (éditions Points, 296 pages)

                                                 
1990. Prison de Springfield, quartier de Haute sécurité. Jimmy Keene, arrêté et incarcéré pour trafic de drogues, découvre l'univers carcéral et se morfond à l'idée de devoir passer dix ans derrière les barreaux. C'est alors que le FBI et le procureur qui l'a condamné lui proposent un marché. En échange d'une libération anticipée ils lui demandent de soutirer des aveux à Larry Hall. Ce dernier est enfermé à Springfield dans un établissement pénitentiaire avec unité spécialisée dans la prise en charge des détenus psychiatriques. Il a été condamné pour un seul meurtre mais il est soupçonné d'être un tueur en série. Le FBI recommande a Keene d'attendre plusieurs mois, par prudence, avant d'aborder Hall mais il le repère dès son arrivée a Springfield et le percute accidentellement en essayant de le suivre à la cafétéria. Les liens vont donc se nouer entre eux beaucoup plus vite que prévu....  

J'avais envie d'un polar... La couverture argentée et le logo "sélection 2013 pour le prix du meilleur polar"  ont attiré mon regard dans le capharnaüm qu'est la boutique de livres d'occasion ou je me suis procuré ce livre. Il a été vite lu, à l'occasion d'un voyage en train, et même si l'histoire tenu en haleine jusqu'au dénouement final j'ai été un peu contrariée par la forme. J'avais bien noté qu'il s'agissait d'une histoire vraie mais je ne m'attendais pas à la façon dont elle est racontée. J'ai vraiment eu l'impression de lire un documentaire sur l'univers carcéral aux USA et les tueurs en série. Les faits sont racontés de manière un peu "journalistique" que je n'ai pas aimé, moi qui avait été accrochée par la référence au silence des agneaux de la couverture. Les droits d'adaptation pour le cinéma ont été achetés  nous dit-on et pour le coup je pense que la version film sera sans doute plus intéressante que le livre....

dimanche 31 mars 2013

Les cerf-volants de Kaboul. Khaled Hosseini (éditions Belfond, 384 pages)





Kaboul, Afghanistan, début des années 70. Amir vit avec son père Baba, un riche notable, dans une confortable villa. Dans une modeste maison du parc vivent Ali et son fils Hassan, leurs domestiques auxquels ils sont particulièrement attachés. Les deux enfants se vouent, malgré leur différence d'origine et de rang social une indéfectible amitié et partagent leurs jeux. Mais un jour, alors qu'Hassan se fait agresser sous ses yeux, Amir reste pétrifié et ne trouve pas le courage de lui venir en aide. Le lien est brisé et la vie de tous bascule. Après l'invasion du pays par les soviétiques Amir et son père fuient vers les états unis abandonnant tout de leur vie passée. Le remord d'Amir ne le quittera jamais. Trente ans plus tard le pays est sous l'emprise des Talibans et c'est alors qu'il est contacté par un ami proche de son père réfugié au Pakistan et sur le point d'y mourir. Il lui offre l'occasion de se racheter mais Amir devra pour cela vaincre sa peur et retourner dans son pays.



Je suis heureuse d'avoir enfin découvert cet auteur et ce livre en particulier dont je n'entendais dire que du bien et que l'on qualifie même de "livre-culte".  L'histoire d'Amir, de l'enfance à l'âge adulte, bien que particulièrement difficile on s'en doute, est en effet passionnante et surtout m'a surtout permis d'entrevoir l'Afghanistan sous un autre jour. Les gens de mon âge n'en n'ont jamais entendu parler que comme d'un pays dévasté par la guerre et sous l'emprise de la violence. On découvre avec l'enfance d'Amir l'ambiance qu'il pouvait y régner avant les années 70 en tous cas à Kaboul. Le livre explore sinon de multiples thèmes, de l'amitié et de la recherche insatiable de l'amour paternel à la culpabilité, le remords ou l'exil. Comme beaucoup d'autres je recommande donc vivement sa lecture et j'inscris "Mille soleils splendides" , second roman de l'auteur, dans ma liste à lire. 

lundi 11 mars 2013

Une vie de choix. Tahmima Anam (éditions des deux terres, 417 pages)

1971, Dacca, Pakistan Oriental (Bengladesh). A la mort de son mari Iqbal en 1959 Rehana se voit retirer par la justice de son pays ses jeunes enfants Sohail et Maya qui sont confiés au frère de son mari et à son épouse. Elle mettra plus d'une année à les récupérer. Dix ans plus tard les deux jeunes adultes qu'ils sont devenus ne vont pas hésiter à s'engager dans la guerre civile que va mener le Bengladesh pour gagner son indépendance vis à vis du Pakistan Occidental. Au cours de cette année 1971, mois après mois, Rehana va entrer en résistance à leurs cotés et, à nouveau, devoir faire des choix pour protéger ses enfants.

Si ce livre a un mérite c'est d'abord de m'avoir redonné goût à la lecture après une ou deux semaines un peu difficiles ou j'ai commencé plusieurs livres sans réussir à en terminer aucun! L'histoire de cette femme courageuse, de ses enfants et de leurs amis, a réussi à capter mon attention et m'a intéressée jusqu'au bout. Plusieurs histoires s'entremêlent et d'abord celle qui raconte comment Rehana s'est battue et a réussi à récupérer ses enfants au début des années 60 alors qu'on les lui avait retirés sous prétexte qu'elle n'était plus qu'une jeune veuve sans ressources. Son beau frère et sa belle soeur stérile n'avaient pas raté l'occasion de se constituer une famille ..... Dix ans plus tard la petite histoire se mêle à la grande et c'est la guerre d'indépendance du Bengladesh qui nous est racontée à travers Rehana et ses enfants, notamment Sohail qui s'engage dans la  résistance. Moi qui n'en savait absolument rien j'ai beaucoup appris sur l'histoire de ce pays. On parle aussi pas mal de cuisine car Rehana aime faire à manger pour sa famille, les amis, les voisins.... mais de ce coté j'ai un peu regretté que l'auteur ne nous donne pas un peu plus de détails dans la description des plats qu'elle ne fait que citer et que j'aurais aimé pouvoir me représenter un peu mieux. En tous cas, même si je vais laisser probablement un peu de temps, je serais assez tentée de découvrir son second roman  "Un bon musulman" dans lequel la vie de la famille se poursuit dans le Bengladesh des années 80.     

dimanche 3 mars 2013

L'oeuvre de dieu la part du diable. John Irving (éditions du Seuil, 622p)


Orphelinat de Saint Cloud's, État du Maine, États Unis, début du vingtième siècle... Wilbur Larch, gynéco-obstétricien éthéromane dirige l'institution, assisté de nurses Edna et Angela et de madame Grogan responsable de la section filles. Il y accouche les femmes qui se présentent avec des grossesses non désirées et tente ensuite de trouver une famille aux orphelins. Il y pratique aussi en toute illégalité mais avec toute sa compétence des interruptions de grossesse à celles qui le demandent. Si la majorité des enfants finissent par trouver un foyer, Homer Wells lui, après avoir résisté à plusieurs tentatives d'adoption, va grandir à Saint Cloud's. Larch va devenir pour lui peu à peu un père de substitution et va l'initier à son art...
 
J'ai enfin découvert cet auteur que je rêvais de lire depuis longtemps. Je m'étais déjà cassé les dents sur un de ses livres et j'ai donc choisi celui-ci car le thème m'attirait de prime abord. Ça ne s'est quand même pas fait tout seul car j'ai mis quasiment deux mois à lire ce livre en parallèle avec d'autres lectures mais pas si nombreuses. En fait, durant toute la première moitié, j'ai avancé très lentement et même si l'histoire m'intéressait je ne m'imaginais pas lire ce pavé d'une traite, d'où les lectures intercalées. Au fur et à mesure de l'histoire et surtout dans la seconde moitié ma lecture a enfin pris de la vitesse, à partir du moment ou Homer quitte Saint Cloud's pour vivre sa vie. Une grande question m'a motivée: va-t-il oui ou non y revenir ???  En tous cas j'ai énormément apprécié ma lecture. Je trouve les thèmes abordés intéressants et surtout les personnages assez marquants. Je pense que ça n'est pas une histoire que l'on oublie une fois le livre refermé. Je suis bien décidée à lire d'autres livres d'Irving, peut être le monde selon Garp qui me semble le plus connu? 

dimanche 17 février 2013

La voleuse de livres. Markus Zusak (Ohe éditions, 526p)



Moltching, Allemagne, entre Janvier 1939 et Octobre 1943
Liesel Meminger a à peine dix ans lorsque sa mère la confie à Hans et Rosa Huberman. Durant le voyage qui l'amène vers ce qui va devenir son nouveau foyer, la petite fille doit affronter la mort de son petit frère et c'est dans le cimetière ou il est enterré que Liesel vole son premier livre.... C'est justement la mort qui, après avoir croisé le chemin de Liesel à deux nouvelles occasions, se propose de nous raconter son histoire et de nous décrire la relation particulière de la petite fille avec les livres.

J'avais entendu parler de ce livre sur internet il y a assez longtemps, plutôt en bien. Je n'ai donc pas hésité lorsque je suis tombée dessus par hasard à la bibliothèque! Je confirme, c'est une très belle histoire même si, vous vous en doutez, elle est triste à mourir. Comment ne pas s'attacher à cette petite fille qui trouve dans les livres et la littérature un refuge au coeur de Allemagne nazie et de toutes ses atrocités et qui s'en sert aussi pour aider les autres à passer les épreuves. J'ai beaucoup aimé la description des liens qu'elle tisse petit à petit avec ses parents nourriciers et notamment avec Hans qui va lui apprendre à lire. Et puis il y a aussi Rudy et Max, la découverte de l'amitié, des sentiments amoureux... La narration par la voix de la mort qui rend compte aussi de son point de vue sur la folie des hommes rend l'histoire originale. Même si lire une nouvelle histoire dramatique touchant à la seconde guerre mondiale ne vous dit pas plus que ça, passez outre et lisez ce livre. Je suis sure que vous ne le regretterez pas!   

dimanche 10 février 2013

Fête fatale. William Katz (Presses de la cité, 291p)

New York, Novembre 198.... Samantha est une jeune femme de 35 ans qui, alors qu'elle n'y croyait plus, à enfin trouvé le prince charmant en la personne de Marty, son mari depuis huit mois maintenant. Celui-ci fêtant son quarantième anniversaire le 5 décembre, Samantha lui propose d'organiser une soirée en cet honneur ce qui comble Marty de joie. Pour lui faire plaisir elle invite leurs amis et relations mais décide aussi en secret de se mettre à la recherche de ses amis d'enfance, d'université ou encore de ses compagnons d'armée. C'est alors que tout s'écroule: le passé de son mari n'existe pas!!! Alors que ce dernier adopte au fil des jours un comportement de plus en plus étrange et inhabituel, les doutes et l'angoisse vont peu à peu envahir la jeune femme tandis que la date fatidique approche....

C'est après avoir entendu parler de ce livre sur "Lagriffenoiretv" et sur le blog "le boudoir littéraire" que je me suis décidée à le lire. Je ne suis en réalité pas fan de thriller (car je n'aime pas avoir peur!!!) et donc pas experte. J'ai cependant apprécié grandement cette lecture même si je suis allée un peu vite à la fin dans les moments les plus effrayants (mais je suis une poule mouillée tenez en compte) !!! L'histoire est simple mais je l'ai trouvée machiavélique. L'épilogue est tout simplement terrible!!! Bref si vous êtes fan de ce genre et que vous ne l'avez pas encore lu foncez, je suis sure que vous apprécierez... quant aux deux "références" citées plus haut ils sont devenus pour moi des incontournables et je suis prête a suivre leurs conseils lecture les yeux fermés! Merci à eux!   

vendredi 1 février 2013

Barbe bleue. Amélie Nothomb (Albin Michel, 170p)




Se loger à Paris n'est pas chose facile. Quand Saturnine, jeune Belge enseignante à l'école du Louvre, tombe sur une annonce offrant une co-location dans un hôtel de maître du VIIème pour la modique somme de 500 euros elle se précipite au rendez-vous. Elle découvre vite ce qui se cache derrière tout cela puisque dès la salle d'attente elle apprend que huit femmes l'ont précédée et qu'elles ont toutes disparues. Après avoir été choisie par le propriétaire des lieux, don Elemirio Nibal y Milcar, elle prend possession de ses appartements. Ce dernier va l'inviter au fil des jours à partager son dîner et Saturnine va chercher à percer le mystère de ces disparitions inquiétantes.
 
  
J'ai lu ce livre avec un petit a-priori négatif car ce que j'en avais entendu dire n'était pas enthousiasmant. Comme j'aime bien l'auteur et que j'ai beaucoup apprécié certains de ses romans (en particulier "Cosmétique de l'ennemi" et "Stupeurs et tremblements") je souhaitais tout de même me faire ma propre opinion. Le livre a vite été lu mais il ne m'a effectivement pas passionnée du tout. Je crois que c'est essentiellement lié à l'histoire que j'ai trouvé creuse, sans aucun suspens. Je suis restée complètement indifférente au sort de ses pauvres malheureuses ainsi qu'à celui de l'héroine!! Toutefois en ce qui concerne l'écriture je la trouve toujours aussi agréable à lire. Je ne m'avoue donc pas vaincue car je n'ai pas lu toute l'oeuvre d'Amélie Nothomb et meme si j'ai déjà été déçue (j'avais détesté "Antéchrista"!!) cela ne m'empeche pas d'avoir envie de découvrir les livres que je n'ai pas lu. Simplement je trouve normal, au rythme effréné ou elle publie depuis vingt ans de ne pas adhérer à chaque fois ....

dimanche 27 janvier 2013

La vallée des masques. Tarun Tejpal (Albin Michel, 454p)


 
En Inde la nuit tombe. Avant de mourir un homme veut raconter son histoire tandis que, dans la chambre à coté, dort sa compagne, Parvati. Les Wafadar, guerriers implacables, s'apprêtent à venir l'assassiner. Il sait mieux que quiconque comment ils vont s'y prendre puisque lui même a été l'un des leurs, le meilleur d'entre eux. Il est né et a grandi au sein d'une communauté vivant repliée sur elle même dans une vallée inaccessible, la vallée des masques. Cette communauté vit selon les lois édictée par son fondateur,Aum, plusieurs générations auparavant. De sa petite enfance à l'âge adulte cet homme a subi toutes les épreuves, plus violentes les unes que les autres, pour accéder au cercle restreint des élus, "les purs parmi les purs". Mais alors qu'il touchait au but une dernière mission a tout fait basculer....
 
 
C'est une fois de plus au club lecture que j'ai entendu parler de ce livre pour la première fois. Le thème de la secte, racontée par un homme qui s'en est sorti, l'histoire se déroulant qui plus est en Inde, m'a tout de suite attirée. Je ne me suis pas trompée et ce livre m'a effectivement beaucoup plu même si la lecture n'en a pas pas été facile !! J'ai d'abord eu un petit peu de mal avec le coté science fiction qui n'est pas ma tasse de thé, mais cela est rapidement passé au second plan. Une fois rentrée dans l'histoire et même si certains passages sont particulièrement difficiles, impossible de ne pas aller plus loin et de lâcher le livre. L'histoire de l'endoctrinement de Karna, le narrateur, au fil des années est passionnante et jusqu'au bout je n'avais qu'une question: quand va-t-il accepter de se rendre compte de la monstruosité de tout cela et quel est l'évènement qui va provoquer sa prise de conscience? Je n'ai pas été déçue par le dénouement et je trouve que la construction du roman et de l'intrigue est excellente. Le livre nous fait réfléchir à la dangerosité de certaines utopies, le rêve d'une société égalitaire donnant naissance à une société ou certains "sont plus égaux que les autres".... Je conseille vivement cette lecture à condition que vous cherchiez à réfléchir plutôt qu' à vous détendre et que vous soyez prêt ou prête à supporter la cruauté de certaines scènes. 

samedi 12 janvier 2013

La nuit tombée. Antoine Choplin (La fosse aux ours, 122p)


" Moi, poursuit Kouzma, des fois, je pense au diable et je me dis tiens, si ça se trouve, il a installé ses quartiers dans le coin et il est là à bricoler. Il profite de l'aubaine pour se fabriquer un monde à lui. A son image. Un monde qui se foutrait pas mal des hommes. Et qu'aurait surtout pas besoin d'eux. Ça colle le vertige ça quand on y pense. Un monde qui continue sans nous. Hein."
 
 
Ukraine. Septembre 1988. Gouri est écrivain public à Kiev. Un Mardi en fin d'après midi il quitte la ville sur sa moto sur laquelle il a fixé un système d'accroche pour pouvoir tracter une remorque. Il rejoint d'abord Chevtchenko ou vivent encore ses amis, Vera et Iakov. Mais le but de son voyage est de pénétrer à la nuit tombée dans la "zone" et d'y rejoindre Pripiat le village qu'il a quitté avec sa femme et sa fille il y a deux de cela. Il veut retourner dans leur ancien appartement pour y récupérer un objet qui lui est cher. Pour le dîner, arrosé de vodka comme il se doit, les derniers habitants du village, Piotr, Leonti, Svetlana et Kouzma sont réunis et font revivre le passé avant que Gouri ne reprenne la route.

J'ai beaucoup aimé les deux précédents livres que j'ai lu de cet auteur (Le héron de Guernica et Radeau) mais ce livre c'est le meilleur. Comme dans les deux précédent Antoine Choplin y raconte des personnages d'une grande humanité plongés au coeur de la désolation. Chacun réagit différemment au traumatisme: les uns se résignent ou sombrent dans la folie, les autres le dénient et d'autres "font des affaires"....  L'histoire est très belle et bien écrite, le livre court, j'ai failli le lire une seconde fois pour m'en imprégner mieux !!! Ce sera pour plus tard sûrement. Je vous encourage vivement à découvrir cet auteur et ce livre en particulier, vous ne le regretterez pas!


 

dimanche 6 janvier 2013

Les Hauts de Hurle-Vent. Emily Brontë (Le Livre de Poche, 392p)

Alors celui-là il traîne dans ma PAL depuis des années. Après avoir abandonné Jane Eyre j'avais un peu d'appréhension à l'idée de me relancer dans l'oeuvre des soeurs Brontë. Après avoir lu et entendu maintes chroniques dithyrambiques j'ai quand même fini par oser. J'ai bien fait !!! Bon cette lecture a quand même été très curieuse car durant quasiment tout le livre je me suis comme tenue à distance. L'histoire m'intéressait mais j'avais l'impression de ne pas être "dans" l'histoire comme c'est habituellement le cas quand une histoire me passionne. En fait je crois que c'était un mécanisme protecteur contre la violence de ce récit! Et puis aussi il faut dire que jusqu'à la toute fin je n'ai pas réussi à ressentir une once d'empathie pour aucun des personnages !!! Je trouvais ça désespérant la façon dont l'auteur sacrifie les uns après les autres chacun d'eux en les jetant dans les griffes d'Heathcliff !! J'avais parfois envie de crier pitié arrête !!!!! mais sans pour autant avoir envie d'abandonner ma lecture !! Et au final en refermant le livre je me suis effectivement dit que c'était vraiment un très très beau roman.... alors qui sait peut être que je retenterai Jane Eyre...mais pas tout de suite.... 

d'autres avis: Hajar, enlivrons-nous, Iluze,

mardi 1 janvier 2013

A vous qui passez par là....

je vous souhaite une bonne et heureuse année remplie  de découvertes livresques et autres petits et grands bonheurs.....